Intelligence artificielle et communication avec les défunts : une réalité proche ?

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Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) prend de plus en plus d’ampleur, la possibilité de communiquer avec nos proches décédés grâce à la vidéo sur Internet soulève de nombreuses questions éthiques et morales. Des avancées technologiques récentes ont en effet permis d’envisager la création d’avatars virtuels de personnes décédées, à partir de données numériques telles que des enregistrements vocaux, des photos et des vidéos.

L’annonce de Pratik Desai : un tournant dans la technologie et l’intelligence artificielle

Pratik Desai, un informaticien renommé de la Silicon Valley, a récemment déclaré sur Twitter que la « conscience » d’un être humain pourrait être téléchargée sur des appareils numériques d’ici la fin de l’année. Pour cela, il encourage les internautes à sauvegarder des enregistrements de leurs proches, afin de collecter suffisamment de données pour créer des modèles vidéo et vocaux capables de simuler la présence de ces personnes après leur mort.

Le test de Turing : une intelligence artificielle indiscernable de l’humain

L’objectif de Pratik Desai est de développer une IA capable de passer le test de Turing, c’est-à-dire une intelligence artificielle qui serait indiscernable d’un être humain. Cela signifie que les avatars virtuels créés pourraient interagir avec leurs interlocuteurs comme si la personne décédée était encore en vie. Cette idée suscite l’admiration de certains, tandis que d’autres expriment leurs craintes quant aux conséquences émotionnelles et psychologiques d’une telle innovation.

« Re;memory » : un service pour converser avec les défunts grâce à l’intelligence artificielle

L’entreprise Deepbrain a récemment annoncé le lancement de son programme « Re;memory », qui permettrait aux personnes en deuil de converser avec un proche décédé pendant une dernière demi-heure. Pour ce faire, le défunt devra avoir préalablement enregistré son image 3D et étudié son langage naturel pendant sept heures dans les studios de l’entreprise. Cette technologie permettrait ainsi de reproduire le visage, la voix et les expressions faciales du défunt lors d’une « conversation réelle » diffusée dans une salle commémorative dédiée.

Les avatars virtuels : déjà une réalité dans le cinéma

La création d’avatars virtuels n’est pas une nouveauté dans l’industrie du cinéma. Bruce Willis, par exemple, a récemment eu recours à un double virtuel pour apparaître dans une publicité russe, en raison de son aphasie, un trouble cérébral qui affecte sa capacité à communiquer. Cette technologie inquiète toutefois certains acteurs, qui craignent qu’elle ne soit utilisée pour leur attribuer des rôles post-mortem non désirés.

Intelligence artificielle : le débat sur les deepfakes et les enjeux éthiques

Les avancées en matière d’intelligence artificielle et de création d’avatars virtuels alimentent également le débat autour des deepfakes, qui sont souvent créés sans le consentement des personnes concernées. Ces manipulations numériques, consistant à superposer le visage d’une personne sur une vidéo ou une image, peuvent avoir des conséquences néfastes, tant pour les individus que pour la société dans son ensemble.

Face à ces enjeux éthiques et aux risques potentiels, un groupe de plus d’un millier d’experts, dont Elon Musk, a récemment demandé un moratoire de six mois sur la formation de modèles d’IA avancés. Ils estiment que ces technologies présentent « des risques profonds pour la société et l’humanité » et appellent à la mise en place de protocoles de sécurité appropriés avant de poursuivre leur développement.

Un futur incertain et des questions à résoudre

L’émergence de technologies permettant de communiquer avec les défunts grâce à la vidéo sur Internet soulève des interrogations légitimes quant à leurs implications émotionnelles, éthiques et morales. Si certaines avancées pourraient aider les personnes en deuil à mieux vivre leur perte, elles pourraient également entraver leur processus de guérison et poser des problèmes d’ordre éthique.

Il est donc essentiel que les acteurs de l’industrie, les législateurs et la société dans son ensemble prennent le temps de réfléchir aux conséquences de ces innovations avant de les généraliser. Cela permettrait de s’assurer que ces outils technologiques servent l’intérêt collectif et respectent les droits et les volontés des personnes concernées.

Source: ouest-france

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